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RÉCITS COURTS À LIRE EN MOINS DE 15 MINUTES

Je m'essaie aussi à l'écriture par le biais de petites nouvelles qui racontent des bouts de ma vie. 

100 Kms à pieds, Récit d'une nana pas du tout préparée.

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"Ce récit raconte le périple des 100 km marchés par Pauline à l'occasion d'un trail caritatif pour l'association Oxfam France. Il est bourré d'humour, le lecteur peut presque sentir la douleur et les situations cocasses rencontrées par l'autrice. Il est rapide à lire et pourrait facilement intégrer un recueil de petites nouvelles humoristiques."

Premier confinement,
Retour de voyage et mésaventures intestinales

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"Retrouvez Pauline pour une nouvelle aventure. Elle est en vacance en Colombie lorsque la crise sanitaire mondiale liée au Covid-19 commence à faire rage. Le confinement est déclaré, elle doit rentrer. Premier voyage en amoureux, déboires avec les compagnies aériennes,11 heures de vol avec la tourista, les mésaventures s'enchainent pour le plus grand plaisir du lecteur."

Un tournage au poil !

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"Pauline vous raconte sa mésaventure poilue sur un plateau de tournage. Grand moment de solitude et situation cocasse, embarquez pour un court voyage aux poils !"

100 Kms à pieds,
Récit d'une nana pas du tout préparée.

Par pauline Nyrls.

100 kms

Toute cette histoire démarre un jeudi soir à Paris, sur un Job évènementiel. Groupe de musique, bruschetta, bagels, vin et bière à gogo. 10 minutes de répit, je check mon téléphone. « Oh, un message d'Anthony » : Le french adventurer (instagram). Un pote à la vie bien remplie, toujours sur la route, en expédition à droite à gauche, il rentre tout juste de deux folles aventures entre le nord Canadien et l'Alaska sur base de défis physiques et de rencontres fortuites avec ses amis les ours et autres grizzlis. Il m'annonce qu'il est toujours en vie et de retour à Paris !

« Oh, un message audio » : « Salut Pauline, si tu es chaude, je participe à une marche contre la pauvreté ce week end en Normandie avec l'association Oxfam, je suis l'ambassadeur cette année. On va marcher 100 kilomètres. On est 3 mecs dans l'équipe, il nous manque la touche féminine. Viens avec nous !! ». Autant vous dire que sur le coup, je ne saisi pas vraiment ce qui va m'arriver ! « MAIS GRAVE ! sur le principe je suis hyper partante. Par contre je bosse demain, je ne serai pas dispo avant 20h pour prendre le train et vous rejoindre en Normandie ». Il m'annonce que ce n'est pas grave que je peux venir plus tard mais qu'il faut que j'obtienne un certificat médical qui atteste que je suis apte à la pratique de « la randonnée en compétition ». C'est à la lecture de ces mots que je commence à tilter : « en compétition »... Mouai. 

Peu importe, je dégote un rdv sur « doctolib » pour le lendemain matin 8 heures avant le boulot. Le doc me palpe vite fait les jambes, me demande si je suis sportive : « heu oui, je cours toutes les semaines » et PAF, je me retrouve en possession Dudit certificat.

 

Je balance 2/3 machins au fond d'un sac à dos et part au boulot. La journée se termine, en retard... Je cours jusqu'à la gare et attrape le dernier train pour Dieppe in extremis. Changement de train à Rouen, je retrouve Anthony et ses deux compères. Il me regarde de la tête aux pieds et bloque sur mes pompes : « c'est avec ça que tu marches ? » (Une paire de boots « Timberland » qu'il prend d'abord pour des « Dr marteens ») moi « bah ouai ! J'étais au Canada cet été, j'ai marché avec dans les parcs naturels elles sont tops ! En plus je n'ai rien d'autre, suis partie avec aux pieds ce matin au boulot, c'est donc avec ça que je marche... » Je commence à comprendre que je m'embarque dans un truc dont je n'ai pas du tout saisi l'envergure.

Antho me présente les deux autres membres de l'équipe, Luc et Giovanni qui ne sont que moyennement bien équipés aussi mais très contents d'être la et surtout très pressés de commencer. On embarque. Dans le train Anthony décide de faire une vidéo pour sa communauté Instagram ou il me présente et annonce que je suis le quatrième membre de l'équipe. Il fait une blague sur mes chaussures et lance le sondage suivant « Pauline va-t-elle réussir à marcher 100 Km en Dr Marteens ? ».

 

Le voyage continue, on rigole beaucoup sur le fait que nous sommes l'équipe des bras cassés de la course.

 

Entre temps je me renseigne sur cette marche et découvre qu'effectivement... Je ne sais vraiment pas dans quoi je m'embarque !!! Les inscriptions se font normalement un an à l'avance, chaque équipe doit réunir

une certaine (grosse) somme d'argent pour en faire don à l'association sans laquelle le départ n'est pas possible, nous devons faire les 100 Km en moins de 30 heures, marcher toute la journée, toute la nuit et toute la matinée, posséder obligatoire une lampe frontale, un gilet fluo et une gourde. Enfin, être accompagnés d'une équipe de « supporters non marcheurs » censée nous aider à traverser les épreuves....FUCK.

Arrivée à Dieppe autour de 23h. Axel, le contact d'Anthony sur place nous attend pour nous remettre nos dossards, nous entrons dans une pièce ou sont présents de nombreux bénévoles et organisateurs de la course. Je rappelle que je sors du boulot. Je suis donc en jean pattes d'eph, chaussures à priori tout sauf indiquées pour la rando, veste en velours côtelée violette (gros combo). Les regards étaient ... pesants.

« Tu marches avec ça ? mais non ! » / « Je te conseille de mettre des bandages dès le début de la course » / « Mais tu vas te ruiner les pieds... T'as des bâtons ?» / « Tu te prépares depuis combien de temps ? »

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« Oui, je marche avec ca, va pour les bandages, heu tu m'as regardé ? non je n'ai pas de bâtons, et je ne me suis pas préparée du tout OBVIOUSLY parce que je suis le plus gros boulet de l'événement ! » 

Après mon lot de conseils et d'interrogations, petite photo d'équipe et nous rejoignons notre hôtel pour la nuit.

 

Sur le trajet, Anthony décide de consulter les résultats du sondage Instagram. J'apprends donc que sa communauté en majorité, pense que je ne finirai pas le Trail... SHIT.

Pauline, (coïncidence marrante puisque c'est aussi mon prénom) envoi un message affolée : « mais vous êtes complètement fous ! Une course comme ca se prépare, elle va se ruiner les pieds, c'est quoi ces chaussures » et j'en passe. Je lui enregistre un message audio en la remerciant d'être si concernée et lui propose de

me donner des conseils pour finir la course. Ce qu'elle fait en me donnant le nom d'une crème miracle anti frottement à appliquer sur les pieds directement avant le départ. Sauf qu'il est minuit passé et que les pharmacies sont fermées. Merci Pauline et bonne nuit !

Rdv à 6h30 pour le petit dej puis départ de la course prévue pour 8h30. Bien évidement, nous sommes en retard et arrivons à 8h comme des fleurs. LA je découvre tous les autres marcheurs qui eux, étaient couchés depuis bien longtemps lorsque nous sommes arrivés la veille au soir à presque minuit... ET MERDE : Bâtons, chaussures de la mort, chaussettes de contention, sac de rando qui tue avec poche d'eau intégrée et tube/paille, casquettes (c'est con mais avec mon capital soleil proche des -2000 ça aurait été utile), chaussures de rechange, tenues de sport à base de pantalons à fermeture bizarre, T-shirt aérés, truc sur le poignet pour éponger sueur potentielle... Enfin la totale quoi.

 

Je ferme les yeux et avale mon petit dej pas du tout équilibré pour parfaire ma non préparation totale. Nous sommes donc à la bourre pour récupérer nos balises (oui oui, parce qu'ils ont besoin de savoir ou on est à chaque instants, « on ne sait jamais »...). Dernier petit mot de la part de la nana qui me remet ma balise sur

mon short en jean qui ne lui semble pas très adapté pour ce genre de performance physique.

 

Et PAF, départ du OXFAM TRAILWALKER de 100 km en équipe de 4 et en moins de 30 heures ! (Allo maman ? Vient me chercher !)

 

8h34 approximativement, une pharmacie ouverte sur le chemin du trail !!! PAULINE ! je vais pouvoir acheter la crème magique ! (Et franchement un million de merci !) C'est le 1 er ajout à ma panoplie de randonneuse parfaite... »

 

Nous marchons les 16 premiers kilomètres avec Vikash Dhorasoo et la team de bénévoles que nous

surnommons « la voiture balai », il s'agit donc des gens sympas qui s'assurent que personne n'est en train de mourir dans un champs sur le chemin. La définition de celle du tour de France de vélo est d'ailleurs la suivante : « La voiture-balai à une mission bien précise, celle de ramasser les coureurs « en miettes» qui décident d'abandonner au cours de l'étape. » J'apprendrai plus tard que la voiture balai allait m'être d'une aide immense.

 

16 Kilomètres : Premier point de contrôle, sandwich en main, j'enlève mes chaussures et constate l'apparition des premières ampoules. Je remets un coup de crème, place des compresses aux bons endroits, renfile mes chaussures et rejoins mes camarades de marche pour attaquer l'étape suivante tout en essayant de ne pas me laisser déconcentrer par tous ces marcheurs suréquipés qui n'ont pas l'air de souffrir du touuuuuuut, pendant que je lutte déjà pour marcher droit...

 

La deuxième partie du Trail se passe plutôt bien, Luc, Giovanni et Anthony commencent aussi à avoir mal aux

pieds ce qui me rassure un peu bizarrement. Nous longeons la manche et comme nous sommes l'équipe des « bras cassés/branquignolles/rigolos/on sait pas trop ce qu'ils foutent la », nous décidons d'assumer notre image et d'aller piquer une tête... Mais oui bien sûr ! SAUF QUE, Popo elle à déjà des pansements pleins les pattes et plus de stock de compresses alors pas de baignade ! Je les regarde entrer dans l'eau fraiche en fantasmant sur le bien que ça ferait à mes pieds. Tout ça sous les regards désespérés des deux membres de « la voiture balais » qui eux, aimeraient bien avancer.

 

30 kilomètres : Nous finissons ENFIN par arriver sur le deuxième point de contrôle (qui est à moitié en train de fermer) avec les jambes bien raides. Sandwich au Nocciolata en main, premiers étirements un peu « sérieux », séance de massage dynamique des mollets et ajout de bandage sur les nouvelles ampoules. Petit pipi, ca semble être une banalité mais quand on sait que les toilettes se trouvent dans un autre bâtiment à 50 mètres on envisage sérieusement la possibilité d'attendre le prochain point de contrôle 10 kms plus loin...

 

BREF, nous repartons. Sur les premiers kilomètres de cette nouvelle étape, je comprends que je ne vais probablement pas finir cette marche, j'ai terriblement mal aux jambes et mes pieds me crient d'aller me faire voir. Nous marchons encore une fois accompagné de la voiture balai, oui oui oui nous sommes les derniers depuis le début... SAUF qu'au cours de cette étape, surprise immense, nous dépassons une autre équipe, celle des « Uto'Pistes ». Yann, l'un des membres s'est flingué le genou et est assis par terre l'air bien déphasé. Nous leur souhaitons bon courage, les laissons aux mains de la voiture balai de cette étape et partons pas peu fiers pour la première et dernière fois dans une position autre que celle de « derniers ».

 

40 kilomètres : OH DEAR... La nuit tombe, J'ai mal, super mal, vraiment mal, je vais faire un tour chez les médecins de la course qui suivent le Trail sur chaque étape, ils enlèvent l'amas de pansements posés par mes soins, font 2/3 grimaces et acceptent de bander tout ca de manière plus règlementaire. Axel, notre super pote organisateur de la veille passe me voir :

 

Axel : « Bon alors ca va pauline ? c'est vachement bien 40Km, franchement on pensait pas... c'est super ! »

Moi : « Hey Axel ! Mmmh non ca va pas ! et toi ? »

Axel : « Haha, dis-moi t'as bien ton gilet fluo ? »

Moi : « Heuuuuu »

Axel : « Moai..., t'as une lampe frontale ? »

Moi : « Heu non, t'as d'autre question ? »

Axel : « Non, mais j'ai une affirmation. Tu ne vas pas plus loin, c'est terminé, tu ne peux pas marcher sans frontale, et d'ailleurs je crois qu'un de tes potes n'en a pas non plus, vous ne pouvez pas marcher à moins de 3 personnes donc la course s'arrête pour vous. »

 

Moi : «... » (secrètement le moment le plus heureux de ma vie)

 

Axel me laisse en me disant qu'il va voir ce qu'il peut faire. Une fois le travail des infirmiers sur mes petons terminé, je file dans la pièce principale du point de contrôle ou je trouve Anthony en grande négociation avec

Axel. L'étape suivante étant plutôt courte, nous pouvons la terminer avant la tombée de la nuit mais il est hors de question que nous continuions ensuite si nous ne trouvons pas deux lampes frontales. Mais Axel, c'est un mec cool, il enlève son gilet fluo et me le file en me disant que ce sera déjà ca de moins à trouver. Cheers

Axel ! Dans ma tête, j'espère très fort mais vraiment TRÈS FORT, TRÈS TRÈS FORT que

nous ne trouverons PAS de lampes frontales et que nous seront « malheureusement » obligés d'abandonner (ho trop triste). Entre temps, l'équipe des Uto'Pistes arrivent et repart très rapidement à 3. ET PAF nous sommes de nouveaux derniers...

Souffrance maximale pendant ces 7 petits kilomètres qui nous séparent du prochain point de contrôle

 

46 kilomètres : Nous arrivons donc avant la tombée de la nuit sur le point de contrôle numéro 4. En arrivant, je sais déjà que j'abandonne, lampe ou non, je ne reprendrai pas la route, mes pieds ne peuvent pas encaisser un pas de plus. Les bénévoles présents me regardent avec un air de « Écoute bravo, arrête-toi la,

franchement t'as déjà fait beaucoup plus que ce que tout le monde pensait ». Nous recroisons les Uto'pistes et prenons des nouvelles de Yann et de son genou. Leur team de supporters est archi cool, si bien que je me retrouve très vite les pieds dans une bassine d'eau glacée tendu par la maman de Laurine (MAIS MERCI

MERCI MERCI). Antho se débrouille pour récupérer une lampe frontale auprès de Bernadette et son mari, deux bénévoles de la voiture balais du PC 3 au PC 4. Ce qui fait une lampe sur les deux que nous devions récupérer. OUIIIIIIIIII, mais non... c'était sans compter sur la générosité de l'équipe des Uto'pistes qui nous tendent une lampe frontale sans piles chargées il me reste donc un espoir, celui de ne pas trouver de piles !!! OUI mais non... Il se trouve que Luc a des piles dans son sac à dos ! MAIS QUI SE BALLADE AVEC DES PILES DANS SON SAC ??? Je suis donc obligée de le dire à voix haute, « Les copains j'abandonne, je ne peux pas continuer ».

La surprise passée, Anthony vient me voir et me fait un discours digne des mi temps de coupe du monde ! il conclu en me disant, « écoute Pauline tu fais l'étape suivante, on aura fait 58 Km, et LA on arrêtera, LA on aura fait plus de la moitié et on sera fiers, si tu tombes, je te jure que je te porte, je te porte jusqu'au prochain point de contrôle s'il le faut ! » Et merde... comment je dis non à ça moi ? Me voilà de nouveau entre les mains des infirmiers présents sur place qui me regardent dépités, remplis d'incompréhension : « Mais arrête ! pourquoi tu t'infliges ça ? » Je serre les dents et entreprends de remettre mes chaussures... Une des épreuves les plus compliquée de ma vie ! Des larmes coulent le long de mes joues sans que je n'y puisse rien. Je me lève, il est temps de partir pour les 11,7 kilomètres qui nous séparent de la prochaine étape et honnêtement je n'ai déjà aucune idée de comment rejoindre la porte.

 

Après avoir mangé quelques poires et mûres, pleurer de douleurs et failli m'évanouir sur les 50 premiers mètres. Nous marchons à 9, rejoins par les trois membres des Uto'pistes et les deux marcheurs fermeurs (voiture balais) de cette étape, une joyeuse équipe. Sauf que l'ambiance à beau être chouette, on à fait 300 mètres et moi, perso je vais crever... Quand j'entends une petite voix qui se rapproche très vite :

 

« PAULINE !! »

Je me retourne et vois arriver en trottinant une nana avec un sourire à réchauffer la banquise (mauvais jeu de mot, OK) 

 

« Salut, je m'appelle Pomme ! C'est toi Pauline ? La nana sans équipement et

surtout sans chaussures » (A ce moment de la marche, j'ai quand même super honte de m'être pointée

comme ça, sans rien et sans m'être renseignée un minimum...)

 

Moi : « hmmm oui c'est moi... »

Pomme : « Tout le monde parle de toi au PC (point de contrôle), j'ai des chaussures à te prêter si tu veux ! »

Moi (Tu t'appelles Pomme ?) : « Holalalalala, mais oui, mais tellement, mais j'ai envie de te faire un câlin ! Tu fais du combien ? »

Pomme : « Du 39 ! et toi ? »

Moi : « Mmmmh, merdouille c'est trop grand, je fais du 36 »

Pomme : « Tu ne veux pas les essayer quand même ? »

Moi : « Si, oui, oui, je veux, oui, bien sur, mais oui ! »

 

Premier orgasme, j'enlève mes chaussures de malheur que je maudis de tout mon coeur et enfile les douces baskets en taille 39 de Pomme, des chaussons ! Orgasme numéro 2, mes pansements sont à l'aise et mes doigts de pieds respirent, c'est magique ! Je saute dans les bras de Pomme et la remercie chaudement pour ce geste incroyable qui va complètement sauver les 11 prochains Kilomètres. (Je frime

la, j'étais évidemment incapable de lui « sauter » dans les bras, mais le coeur y était).

 

Je marche ces 11 Kilomètres avec un nouveau souffle incroyable, mais quel bonheur, de l'air entre mes orteils... EN PLUS askip, il y a des masseurs au prochain point de contrôle qu'il faut rallier le plus vite possible car en bons derniers, nous arrivons toujours presque à la fermeture des points de contrôle. Pour faire clair, si

nous ne repartons pas avant une heure précise, La team Oxfam considère que nous n'aurons pas le temps de rallier le point d'arrivée en moins de 30 heures. Nous ne serions donc pas autorisés à poursuivre le Trail.

 

58 Kilomètres : Bonjour madame la masseuse ! mais quel pur bonheur et souffrance en même temps, ma masseuse me pétrit les mollets et je me sens pleurer de douleur ou de bonheur je ne sais plus trop mais c'est un moment magique.

Sauf que juste après ce si doux flottement, c'est la panique, les bénévoles nous pressent à reprendre la route,

 

« Si dans 4 minutes vous n'êtes pas parti, ce sera trop tard ! »

 

Bien décidée à repartir avec mes nouvelles chaussures, je cherche Giovanni, Luc et Anthony, et comprends qu'ils ont pris la décision d'arrêter l'aventure ici. MERDE ! Je ne peux pas continuer seule, les règles du Trail sont claires et stipulent que nous devons marcher à 3 minimum... Ca semble être finito pour Popo.

 

Je regarde Anthony droit dans les yeux et lui dis que si j'ai entamé l'étape d'avant ce n'était que grâce à lui, je l'ai fait pour lui ! il doit donc marcher la suivante pour moi. Discours qui se déroule sous le regard affolé du médecin qui soigne ses pieds au même moment... C'est lorsque je vois que le doc me dévisage comme ma

mère quand je lui ai annoncé que je partais faire du stop en Amérique du sud qu'Anthony attrape ses baskets et me lance un regard du genre « Je te déteste, vas y on y va ! » Go Anthony GO ! OUIII, et puis non... l'un des gentils organisateurs de la course surprend ce moment fort. Lui et le Doc prennent la décision d'interdire à

Anthony de repartir, pour cause de pieds ravagés... Il ne tient plus debout et a les pieds en sang, effectivement c'est une sage décision. Merde ! Je tourne la tète et croise le regard d'Antonin de l'équipe des Uto'pistes, je le rejoins et lui demande s'il continu de marcher il me répond que oui et que Laurine également membre de son équipe continue aussi. Ils sont 2, je suis seule, on est trois ! ALLELUIA ! Petit tour chez le copain soigneur. Il commence par enlever les bandages et prendre conscience du carnage, mais j'ai le smile alors il fait de son mieux pour protéger les multiples ampoules et plaies (ragoutant) qui se trouvent sur mes pieds. Je rappelle que tout ca se passe en 4 minutes, allez 7 parce que les bénévoles sont sympas ! Du coup, mon ami soigneur n'a pas trop le temps de faire ca dans les règles de l'art, il fait un pansement globale et prend tout mes orteils et le dessous de mes pieds dans le même bandage. Moi, mes nouvelles moufles de pieds et les chaussons de Pomme sommes prêts à repartir. Laurine, Antonin et moi quittons le point de contrôle.

 

Il fait nuit, il fait froid, je suis en short... cette étape ne s'annonce pas facile facile mais les marcheurs fermeurs qui sont avec nous nous remontent le moral et on avance en maintenant un bon rythme, Antonin et moi en tête de ce mini peloton chantons (massacrons) quelques titres rap des année 2000 et apprenons à se connaître . Quelques kilomètres plus loin c'est le drame pour Laurine, ses

jambes lâchent, elle ne peut plus bouger le bassin et est immobilisée. Merde ! Je lui propose de porter son sac, de l'aider à s'appuyer sur nous mais rien n'y fait son corps refuse de repartir. Les marcheurs fermeurs appellent le point de contrôle et demande une voiture pour la rapatrier. Comme on est plutôt sympas dans le fond, nous décidons de ne pas la laisser mourir dans un bosquet et attendons la voiture avec elle. Nous sommes immobilisés pendant près de 25 minutes, on se rend compte que rallier le prochain point de contrôle à temps est du domaine de l'exploit, nous voilà lancés dans quelques calculs rapides : « ok si on marche à 6/7 km/h en moyenne, on peut le faire !! » Plus de 60 kilomètres dans les pattes et on veut marcher à 6/7 Km/h... Mais oui mais bien sur. Pourtant on y croit à fond. Quand la voiture arrive nous embrassons Laurine et repartons. Et bah ouai, on a marché à cette allure la et on l'a atteint à temps ce foutu point de contrôle. Grosse fierté et coup de boost au moral. Sauf que nous n'allions avoir que très peu de temps pour nous arrêter et nous reposer un peu... La course contre la montre commençait.

 

70 Kilomètres : Nouveau point de contrôle, l'avant avant dernier. On est clairement au bout de nos vies. Nous sommes dans un Gymnase et les bénévoles sont hyper hyper hyper sympas, comme toujours d'ailleurs et nous laissent un peu plus de temps pour récupérer. Nous restons la une dizaine de minutes, le temps d'enlever nos chaussures, constater que le carnage est toujours la et d'attraper un bout de pain au nutella. Sauf que nous ne sommes plus que deux à marcher... puisque Laurine a été contrainte d'abandonner. La question de nous autoriser à repartir se pose une nouvelle fois. Mais grâce au couple de marcheurs fermeurs, deux super héros bénévoles qui décident de nous accompagner sur les 30 derniers kilomètres nous sommes sortis d'affaire. C'est reparti pour 13 kilomètres, c'est une très longue étape qui ne nous fait pas envie du tout... En plus, on comprend plus ou moins qu'elle est difficile et pentue. Super !

 

Antonin et moi nous racontons nos vies, c'est un super mec très talentueux avec plein de projets. Heureusement que nos conversations sont là pour nous faire oublier un peu nos jambes qui je pense quitteraient nos corps en boitant si elles le pouvaient.

Au cours de cette étape, notre super héroïne bénévole me donne ses bâtons pour m'aider à avancer. J'ai donc une crème anti frottement, une lampe frontale sur le front, un gilet fluo sur les épaule, une paire de bâtons de marche et carrément des baskets, qui ne sont pas à moi... La générosité des gens sur cette aventure est folle. Je prends conscience que l'histoire à failli s'arrêter a de nombreuses reprises et que ce sont les autres qui m'ont permis d'avancer à chaque fois. Waouh. Je me jure de finir cette satanée marche !

 

83 Kilomètres : Nouveau point de contrôle, nouveaux visages de bénévoles attentionnés et fiers de nous. A tel point qu'un élan de solidarité se créer, quelques uns décident de marcher avec nous jusqu'à la ligne d'arrivée, nous seront donc 7 à repartir, Le couple qui vient de nous accompagner, 3 nouvelles têtes tout sourires, Antonin et moi au bout de nos vies. Nous ne pouvons malheureusement nous arrêtez que quelques minutes et sommes obligés de repartir dans cette folle marche contre la montre. 11 kilomètres pour rejoindre la prochaine étape, je ne veux plus penser à rien, je veux que mes foutus pieds obéissent au droite gauche droite gauche ordonné par mon cerveau amorphe et c'est tout.

 

C'est sur cette étape que je craque vraiment, mon corps me fait mal, mes genoux ont doublé de volume et me donnent l'impression qu'ils peuvent lâcher à tout moment. Je prends un peu d'avance et marche en tête seule pour pouvoir pleurer discrètement, je pense de nouveau à abandonner au prochain point de contrôle. Ce

n'est pas compliqué, je n'en peux plus. Plus de 25 heures que je marche, qu'est ce que je fou la ? (Maman ? Bah t'es pas venu me chercher...) La petite équipe commence à se rendre compte que j'ai le moral dans les chaussettes, que je ne vais pas bien. Ils sont adorables et se relaient pour discuter avec moi mais je n'ai pas envie de parler et me referme comme une huitre jusqu'au moment ou l'une des bénévoles qui nous à rejoint me montre une vidéo de l'arrivée.

Mince, des dizaines de personnes hurlent nos noms, nous encouragent et nous attendent « Allez Pauline et Antonin, Alleeeeeeeeez, on vous attend, lâchez rien ».

 

94 Kilomètres : Nous arrivons au dernier point de contrôle, LE DERNIER ! Les bénévoles présents sont en folie, ils nous accueillent avec des cris et de grands sourires. Je suis en larmes et cours... (enfin j'y vais en boitant quoi) m'enfermer dans les toilettes. Je pleur de douleur en me morvant dessus, transpirante et collante, les genoux de Carlos, les pieds en choux fleur dans mes moufles, le tout, assise sur les toilettes (Glamour la nana). Je fini par sortir de ma tanière, on me tend deux poches de glace que l'on scotche sur mes genoux et je comprends qu'il faut partir vite, encore... sous peine d'être bloqués. Tous les bénévoles du point de contrôle se joignent à nous et se chargent de porter nos sacs à dos, sous sommes une quinzaine c'est beau, c'est touchant c'est fort.

 

C'est la dernière ligne droite, escortés par notre cortège de bénévoles nous entamons cette dernière étape avec le corps en miette mais le sourire. Antonin est impressionnant, il ne bronche pas, j'ai l'impression qu'il va bien, qu'il n'a pas mal, c'est mon héros ! Il me soutient et m'encourage, me donne la force de mettre un

pied devant l'autre. A quelques kilomètres de l'arrivée, d'autres bénévoles et les supporters de l'équipe des Uto'pistes nous rejoignent, ils ont marché vers nous depuis la ligne d'arrivée pour nous encourager et finir avec nous. Nous voyons d'abord les couleurs de l'arrivée au loin, puis nous apercevons le rassemblement de gens, les bruits, les cris, les encouragements nous parviennent aux oreilles.

 

Ça y est, on l'a fait. Les gens hurlent, nous félicitent, nous applaudissent, c'est galvanisant. Je saisi la main d'Antonin et la lève dans les airs à la façon d'un boxeur déclaré vainqueur après 3 rounds. Nous avons fait nos 9 rounds et prenons conscience de notre victoire. S'en suit la remise de médailles. AAAAH, problème ! Il faut monter sur une scène. Six marches... six petites marches qui me narguent. Je les gravis comme si c'était

le Machu Pichu et débarque sur la scène branlante à l'image d'un poulain qui vient de naitre. Photos, applaudissement, médaille. Le trail est officiellement terminé.

 

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C'était l'histoire d'une nana pas du tout préparée à marcher 100 kilomètres à pieds.

 

Un énorme merci à tous les gens incroyables qui m'ont permis de finir cette marche éprouvante. Je n'aurais évidemment jamais pu finir sans eux. Et bravo à tous les participants de l'Oxfam Trailwalker de Dieppe 2019.

Note à moi même : Réfléchir 2 minutes quand un pote te propose de marcher 100 kilomètres...

Premier confinement,
Retour de voyage et mésaventures intestinales

Par Pauline Nyrls

pemier confinement

Premier gros voyage avec mon amoureux Nico.
Sur le papier, le périple doit commencer à New york, avec quelques amis musiciens qui ont décroché des dates pour jouer dans la big apple. Au programme : musique de dingue, endroits magiques, musées regorgeant de merveilles, et des kilomètres de marches à sillonner cette ville pleine de surprises.
Puis décollage à deux pour la chaleur, le farniente, les randos incroyables, et les bestioles venimeuses ... la Colombie ! 3 semaines de pur bonheur en perspective.

Oui, enfin c’était le plan ...

Quelques jours avant le décollage, petite panique en provenance de chine « le coronavirus » semble faire de nombreuses victimes. MERDE, c’est quoi ce truc ?!

Plus le décollage approche, plus le virus prend de l’ampleur, mais on est français, un peu bêtes et invincibles ... On a pas peur quoi. Sauf que l’on commence à comprendre que certains pays soumettraient les voyageurs à des contrôles de température dans leurs aéroports. Les USA étant plutôt connus pour ne pas avoir de problème à renvoyer les touristes chez eux pour des raisons parfois farfelues... Ok on commence à flipper un peu. Brainstorming à l’approche de l’aéroport : de l’eau glacée ingurgitée quelques minutes avant le passage de la sécurité ? Un steak surgelé dans chaque poches ? Fuir les regards inquisiteurs des agents de sécurité ! Ca ne vole pas haut ...

 

4 mars 2020,
Arrivée sur le sol américain sans encombre, ouf ! les vacances peuvent commencer. 1 semaine de kiffe, de musique, de visites, de marches interminables, de découvertes culinaires... Almeria* enflamme les scènes, nous sommes déchaînés.

Le décollage pour la Colombie arrive. C’est bête mais, on est vachement plus détendus la d’un coup ... Les colombiens, c’est des gens cool non ? Et puis on a l’air sympa non ? On ne prend même pas la peine de se refroidir à coup de Perrier glacé. on est sereins !

Arrivée à Carthagène sans problème. Yes ! ça passe une nouvelle fois !

 

Nico et moi, on est fans de randos, alors on se met directement en quête de la perle.

Au détour d’une des rues de la merveilleuse Santa Marta, nous tombons sur Mateo. Mateo bosse dans une agence qui propose des expéditions dans la jungle. Il nous parle du trek de la Ciudad Perdida, 5 jours de marche aller retour avec nos backpack, 4 nuits en bivouac au milieu de la jungle pour atteindre une cité perdue, à priori retrouvée donc...

On flippe un peu de se faire manger par un gros serpent au milieu de la nuit MAIS on signe ! c’est parti.
C’est dur, c’est long, les nuits sont terrifiantes, nous sommes physiquement décédés. Mais émerveillés par ces 5 jours incroyables perdus au milieu de la jungle jusqu’à atteindre cette cité d’une beauté à couper le souffle. Perchée sur la montagne, la Ciudad Perdida est époustouflante. Je me pose les mêmes question que lorsque je me suis trouvée face au Machu Picchu au Pérou : « MAIS ILS ONT FAIT COMMENT ????? ». Ce que je veux dire, c’est qu’on est là, exténués, assommés par les 40 degrés ambiants, qu’il n’y a que jungle luxuriante autour de nous... Et les mecs, ont construit une fucking cité tout entière perchée à plus de 1000 mètres d’altitude dans le « green hell »* il y a 1200 ans... WHAT ?

 

Bref, descente de la montagne et rallumage des téléphones. Nous étions coupés du monde depuis 5 jours entre le 12 et le 17 mars 2020 (premier jour du confinement en France). PANIIIIIQUE, nos téléphones clignotent de toutes les couleurs, les parents, les amis, même l’ambassade s’entassent dans nos messages non lus... Nous comprenons qu’il y a un problème Houston !

Après avoir écumé tous les sites d’informations, lu les recommandations de notre ambassade, rassuré papa, maman, amis et collègues, nous sommes vidés ... Il ne faut pas oublier que nous rentrons de 5 jours d’expédition plus que physique. Alors on va se coucher ! On se dit qu’on parlera du plan d’attaque le lendemain.

Et si on restait en Colombie ? le confinement sous le soleil c’est peut être plus sympa que dans notre appart’ à Paris non ?

OUIIII, mais non ... Et si on est malade la bas ? les colombiens et l’ambassade nous font bien comprendre que nous ne serons pas assurément pris en charge par les hôpitaux colombiens qui commencent déjà à être surchargés. Notre décision est prise, on rentre.

Pas de surprise ici, nos vols retours prévus 10 jours plus tard sont évidemment annulés, commencent alors le ballet des coups de téléphone inutiles, d’abord vers la compagnie aérienne où personne ne décroche puis vers notre ambassade ou une charmante dame me conseille :

 

-  holala mais madame il faut que vous rentriez là ! Ha non, pas de rapatriement prévu du tout, vous savez aux infos ils en rajoutent mais pour l’instant c’est chacun pour sa pomme. Si j’étais vous je rachèterais un billet fissa ! » -

 

-  Ah bon d’accord, merci m’dam on va checker ca ! »

 

Nouveau souci, des billets en vente, il y en a peu et uniquement pour les billionaires à priori ... et comme chéri et moi on ne roule pas non plus sur les billets de 500, on décide de se rendre jusqu’à l’aéroport de Bogota pour discuter en direct avec la compagnie aérienne.

Sauf que voilà, nous sommes à santa Marta confinés dans notre hôtel à plusieurs heures/jours de Bogota. Nous devons donc nous débrouiller pour faire Santa Marta - Carthagène, puis Carthagène - Bogota pour trouver une douce guichetière de la compagnie Avianca et la supplier de nous mettre sur un vol vers Paris.

Nous voila donc dans un bus, non masqués (on avait pas prévu dans nos valises), en train de violer les lois du confinement colombien, avec Carlos, notre voisin de droite qui tousse à s’en décrocher les côtelettes en priant pour qu’il ai juste avalé de travers.

 

PAF, 4 heures plus tard Carthagène nous voilà, on saute dans un avion pour Bogota dans la foulée et arrivons dans l’enfer qu’est l’aéroport de Bogota en pleine crise sanitaire. des kilomètres de queue sur chaque guichet, des allemands effrayés ont établi leur campement au milieu d’une allée utilisant leurs sacs en guise de muraille anti Covid, des enfants hurlent et se trainent par terre devant des parents terrorisés gel antiseptique à la main, le personnel au sol fuit des yeux les voyageurs en espérant passer incognito. On est en zone de guerre.

Autant vous dire que de passer de la jungle profonde, coupés du monde sans réseau à l’aéroport bondé façon 3ème guerre mondiale, ça nous a fait tout drôle. Nous voilà donc, après deux longues heures de queue au guichet d’Avianca face à Margarita notre douce hôtesse. la négociation dans un espagnol approximatif est rude :

 

Margarita : ah mais je suis désolée, les vols sont complets, impossible de changer vos billets, il va falloir racheter des places

Popo : MAIS, je ne comprends pas si on peut acheter des billets c’est qu’il y a des vols dispo ? non ? et c’est un peu une obligation pour vous de nous

faire partir puisque vous avez annulé nos vols, non ? et puis 2000 € par tête pour un aller simple ca fait un peu cher non ? (tête d’enfant triste)

Margarita : Bon, heu, je vous ai trouvé un vol qui va à Paris Nous : (Extatiques) Ho, c’est vrai ?
Margarita : Oui, oui, Paris Vatry
Nous : Paris quoi ?

Margarita : Vatry, à Paris Entre nous : Elle a dit Orly ?

 

La douce Margarita nous imprime nos billets et nous repartons le graal en main, heureux.
Jusqu’au moment d’inspecter le trajet. Première surprise, il y a une escale d’une nuit à Madrid (Ville la plus touchée à l’époque par l’épidémie). Bon d’accord, pas grave on gère. Deuxième surprise, elle n’avait pas dit « Orly »... mais bien « Vatry », mais c’est ou l’aéroport de Paris Vatry ????. Et bien c’est en bourgogne ! WHAT ? En Bourgogne ? Et oui, Vatry est à quelques 200 kilomètres de la capitale, mais ils ont quand même décidé de lui coller le nom de « Aéroport Paris Vatry » ...

Le vol pour Madrid n’étant prévu que pour le lendemain soir, nous partons en quête d’un hôtel dans le centre ville de Bogota en se disant que nous pourrons tout de même visiter un peu la ville et ses monuments en attendant notre vol. Sacs à dos vissés sur les épaules, regards hagards et encore abasourdis par notre escapade aéroportuaire, nous arrivons au guichet de l'hôtel qui semble être un repère de backpackers bien fêtards (chic chic chic, ce soir c’est cuite au bar de l'hôtel !). Oscar nous accueille tout sourire, nous lui demandons une chambre privée :

 

Oscar : (toujours en espagnol) « Hola amigos, je suis désolé j’ai plus de chambre classique, il me reste de la place en dortoir.

Nous : heu, pas chauds pour le dortoir Oscar

Oscar : (qui tente le coup) Je comprends, sinon il me reste la rolls de la chambre, la suite « rockstar » !

Nous : (entre nous) Vas y on la prend, j’ai pas la force de trouver un autre hôtel

Nous : (A Oscar) Vas y Oscar, fais péter la suite !

 

La suite Rockstar c’est un lit king size posé au milieu d’un immense pigeonnier.
Nous voilà donc installés dans notre aile du château il est temps de descendre manger un morceau et surtout boire une bonne bière bien fraîche que nous attendons avec impatience depuis que nous sommes arrivés.

Lola nous accueille au bar de l’hôtel et nous donne les cartes menu. Nous la stoppons avant qu’elle ne reparte et commandons deux pintes :

 

Lola (qui s’en veut) : Je suis désolée, mais avec la crise sanitaire, nous ne sommes pas autorisés à vendre de l’alcool, c’est pour éviter les rassemblements.
Elle précise aussi que 5 des plats présents sur la carte sont manquants dont 4 sont des options végétariennes qui nous tentaient bien.

Nous (dépités) : ... Ah, mince, ok on va regarder la carte.

 

Nous dinons et décidons de tenter notre chance à la supérette d'à côté toujours à la recherche d’une bière fraîche.
Surprise, la police est devant l’hôtel pour contrôler que les touristes ne partent pas se balader.

Nous voilà donc à Bogota dans un pays que nous avons toujours voulu visiter coincés dans notre hôtel gardé par Luís, cerbère colombien d’un mètre quatre vingt dix.

 

Nous allons nous coucher, notre premier avion le lendemain n’est qu'à 18h, une belle grasse mat’ se profile.

Nous passons la journée à naviguer entre billard et jeux de société en buvant des litres et des litres de cette délicieuse eau detox à dispo sur le comptoir du bar de l'hôtel. L’heure de partir arrive, nous remercions Oscar et Lola et partons direction l’aéroport pour débuter notre périple retour.

Pas de retard sur notre vol, nos bagages passent en cabines comme prévu, tout se déroule bien, alleluia. Nico a un peu mal au ventre mais rien de bien grave, et puis le dodo dans l’avion fera surement du bien.
Nous embarquons et décollons direction Madrid. Je m’endors tout de suite et me réveille une heure plus tard. Nico n’est plus à côté de moi. J’attends un

peu, il est sûrement aux toilettes. 15 minutes se passent. Il finit par revenir le visage blême. Vous vous souvenez de cette délicieuse eau detox ?
Nico est malade depuis 45 minutes, un enfer me dit-il :

 

Nico : J’ai senti que ça n’allait pas je me suis levé, tous les toilettes étaient occupés, j’ai couru jusqu’aux hôtesses pour les supplier d’utiliser leurs « Baños »

Moi : MEEEERDE

Nico : ...

Il finit par me dire de me rendormir, de toutes façons il n’y a rien à faire, autant que l’un de nous deux dorme un peu.
Je replonge quasi instantanément jusqu’à être réveillée par des crampes d’estomac 1 heure avant l’arrivée.

Moi (intérieurement) : Et merde

Nico est là, je saute disgracieusement par dessus ses genoux. On se regarde, on se comprend tout de suite. C’est une belle tourista, félicitations ! Yihou.

 

Nous passons la dernière heure de vol suant à grosses gouttes secoués de crampes d’estomac et nous relayons aux toilettes toutes les 10 minutes. L’avion se pose enfin, le voyant de la ceinture s’éteint, nous nous précipitons pour récupérer nos sacs mais trop tard, nous voilà coincés dans l’interminable couloir de l’avion, une centaine de passagers derrière, une centaine de passagers devant, toilettes inaccessibles pendant au moins un bon quart d’heure. Je suis en sueur, mon ventre se déchaîne, je regarde Nico, la terreur se lit sur nos visages. Je suis à deux doigts de faire un remake de l’irruption du Vésuve entre les sièges 45b et 45c quand enfin il y a du mouvement au loin, les premiers passagers sortent de l’avion. Je me concentre serre les fesses et transpire de plus belle.

Nous courrons dans l’aéroport de Madrid comme des âmes en peine, il faut absolument trouver des toilettes !
Victoire, enfin ! Le supplice va se terminer nous jetons nos sacs au sol, nos pantalons sont déjà déboutonnés, Nico pousse la porte qui résiste, il pousse plus fort, rien ne se passe. Une feuille A4 collée sur la vitre nous informe que par mesure de sécurité, ces toilettes sont condamnés.

 

Nous : QUOI ?!!

 

Nous reprenons notre course, pantalons déboutonnés et agressons un agent aéroportuaire qui nous indique où se trouvent les commodités les plus proches.

A bout de forces, énervés, vidés de toute énergie, nous sommes là, allongés sur le sol de l’aéroport Madrilène. 10 minutes se passent dans le silence le plus total, je finis par hasarder un sourire à Nico qu’il me retourne immédiatement. On l’a fait.

 

Moi : Bon, on ne va pas être pas dormir là...

 

Après un énième tour au sanitaires, nous réservons un hôtel pas trop loin et sautons dans un taxi. A noter que les taxi refusent de nous prendre à deux. Honnêtement, on trouve ça très con, nous sommes ensemble depuis 1 mois non stop, si l’un est porteur ... l’autre aussi et ça fera deux chauffeurs malades au lieu d’un seul. Bref nous payons donc pour nos deux taxis respectifs.

 

ENFIN, nous voilà aux pieds de l’hôtel ! Il fait une chaleur démente et nos ventres recommencent à s’agiter. Je passe un coup de téléphone à la personne qui doit nous accueillir.

 

Voix : Allo ?
Moi : Bonjour, nous avons réservé une chambre il y a une petite heure pour

ce soir, nous sommes en bas

Voix : Comment ça pour ce soir ? L’hôtel est fermé depuis le début du confinement je ne comprends pas comment vous avez pu réserver, et de toute façon je ne suis même pas sur place

Moi : ...

LE SORT S’ACHARNE !

 

C’est reparti, il semble y avoir une zone industrielle pas très loin, on se dit qu’avec un peu de chance nous y trouverons un hôtel.
Nous sommes à deux doigts de prendre feu comme des merguez grasses sur un barbecue trop chaud lorsque nous apercevons un Mercure Hotel.

 

Ed : Bonjour ! Vous avez réservé ?

 

Nous regardons autour de nous, sculpture dans le hall, piscine intérieure indiquée ,salle de restaurant immense, 4 étoiles brillent au mur derrière ce

charmant Ed qui attend notre réponse. Nous lui expliquons notre mésaventure dans le précédant hôtel.
Ed, c’est un gars sympa, il nous trouve une chambre avec un prix abordable et nous explique tout ce qu’il y a savoir. A cet instant précis, on espère juste qu’il va vite nous filer les clefs et nous laisser épouser les toilettes pour la nuit.

La nuit est bien agitée mais au réveil nos organismes semblent s’être rendus. Nous mourrons de faim ! Direction le resto pour un petit dej’ raisonnable puis la navette pour un nouveau trajet vers l’aéroport.
Ici pas de mauvaise surprise, l’avion est à l’heure, les hôtesses sympas, nos sphincters sous contrôle, bref le kiffe.

Nous voilà donc arrivés à l’aéroport de Paris - Vatry en Bourgogne.

A pieds sur le tarmac, comme dans les films. Nous sommes une dizaine à débarquer dans ce mini aéroport comprenant 3 banquettes en fer ainsi qu’un guichet unique tenu par Serge qui paraît extrêmement surpris de voir arriver des passagers !

Les infos trouvées sur internet indiquent qu’il y a une navette qui relie l’aéroport à la gare de Chalon en champagne située quelques kilomètres plus loin.

 

Serge : (à nous tous) on ne m’a pas prévenu du tout ! La navette a été suspendue au début de la crise sanitaire, vous êtes coincés là les copains, désolé.

 

Nous tous (les uns plus fort que les autres) : Ha non, ca c’est pas possible ! Écoute Serge, ça fait 4 jours qu’on essaie de rentrer,, on s'est littéralement chié dessus hier,  va falloir trouver une solution !

une nana d’une vingtaine d’année éclate même en sanglots avant de s’éloigner du groupe. A priori nous ne sommes pas les seuls à avoir vécus quelques jours compliqués

Mais Serge, il a de la ressource !

 

Serge : ok, laissez moi deux minutes je vais appeler mon cousin, il a un mini

bus, si il est dispo c’est bon

 

Quelques minutes plus tard le cousin de Serge, notre sauveur arrive au volant de son mini bus qui ne ressemble pas du tout à l’image que l’on s’en était faite. c’est grand luxe, vitres teintées, sièges confortables, clim’ juste

comme il faut et petites bouteilles d’eau à dispo. Bon c’est trente balles par tête quand meme ... Ça il ne nous l’avait pas dit Serge.

Nouvelle épreuve, la gare de Chalon en champagne. Le cousin de Serge (c’était quoi son nom déjà) nous dépose devant, décharge nos valises et repart aussitôt. Si rapidement que lorsque nous nous apercevons que la gare est fermée, le minibus est déjà loin ...

Et merde !

Le choc passé, nous cherchons des indices sur la gare et finissons par trouver une feuille A4, la même que sur les toilettes de Madrid ... « Par mesure de sécurité la gare est fermée jusqu'à nouvel ordre. Si vous attendez un train, elle devrait ouvrir 5 minutes avant le départ »

 

Nous : « Devrait ? ... »

Nous sommes donc un groupe de 10 personnes en tongues assis sur un trottoir en période de confinement. La ville est déserte et ça nous frappe ! C’est la première fois que nous avons l’occasion de voir l’effet confinement. Personne, les restaurant aux abords de la gare sont fermés parfois avec des grands panneaux en tôle. Nous ne croisons même pas un chat errant, à croire que même eux sont confinés dans les vides sanitaires des maisons alentours.

Au grand soulagement de tous, la gare ouvre enfin ses portes et nous montons à bord du TER destination MAISON !
3 heures plus tard, nous voila gare de l’est ! Paris est VIDE. Nico et moi vivons dans cette ville depuis de nombreuses années, ça nous fait vraiment tout drôle.

Les yeux dans le vide, le nez collé contre la vitre du taxi nous constatons ce Paris désert, les grands boulevards, « Châtelet », « Les grands boulevards », autant de quartiers normalement bouillonnants de vie sont laissés à l’abandon par les passants, coureurs, serial shopper et autres espèces parisiennes qui bondent usuellement les rues.

Un bon coup de frein de notre chauffeur nous sort de notre torpeur, nous voila arrivés. Nos regards se croisent une nouvelle fois... Merde ... Il nous reste encore 6 étages.
sacs à dos chaussés, nous grimpons les 16 mètres qui nous séparent de notre nid douillet, ça y est, enfin ! Nico tourne la clef dans la serrure, pousse la porte, qui résiste, retourne la clef, repousse la porte, retourne la clef, repousse la porte, sans succès. Je me décompose.

 

Moi : oh non, quoi encore ?
Nico : Tu te rappelles, on avait donné les clefs à Eric pour arroser les plantes

... Je crois qu’il a fermé le mauvais verrou, on n’a pas la clef

 

Après avoir tapé dans la porte, pleuré dans les escaliers, prié pour qu’elle s’ouvre toute seule, attendu une intervention divine... Nous appelons Eric. Confiné à quelques kilomètres de là il va nous envoyer les clefs depuis son balcon.

Youpi, c’est reparti pour un tour. Nous abandonnons nos sacs sur le pallier, descendons les marches 4 à 4, enfourchons un Velib’* direction Ivry, en 2 temps trois mouvements nous récupérons les clefs, voyage en vélo retour, nouvelle tentative avec la porte, c’est une VICTOIRE !

La bonne nouvelle c’est que les 3 mois qui ont suivi ont été plus que reposants ...

Un tournage au poil

Un tournage au poil ! 
Par Pauline Nyrls

Je suis comédienne, ce métier est parfois très surprenant.

Quand je décide de balancer mon école de commerce et de tenter ma chance dans le cinoch’, je me retrouve avec mon loyer à payer et j’habite Paris ... il s’agit donc d’un cosy 15 m2 à 800€/mois. Je suis à l’affut de la moindre annonce de figuration, publicité web, film corporate et autres shootings photos. Ce n’est pas la super éclate mais cumulé avec des extras dans l’événementiel et un cours d’anglais par ci par là je m’en sors.

Petit à petit, les castings intéressants (et par « intéressants » j’entends tout ce qui est autre qu’une pub mal payée ou je joue la godiche dans un décolleté trop plongeant) se multiplient jusqu’a celui pour un rôle, un minuscule tout petit rôle mais quand même ! Pour le long métrage d’un réalisateur que j’admire énormément. Le rôle est chouette, sera joué face à un super acteur que j’aime beaucoup, il y aura des scènes dénudées mais peu importe, je fonce.

 

Le jour du casting arrive, je suis comme toujours déraisonnablement en avance ... Je m’assois dans le hall de l’immeuble et bouquine en attendant que l’heure vienne. 15 minutes plus tard, la porte de l’immeuble s’ouvre, je m’apprête a sourire à ce riverain qui va se demander ce que je fais assise par terre dans un coin du hall de son immeuble quand nos regards se croisent. PUTAIN, je suis face à face avec le réalisateur. Je me lève brusquement, fait tomber mon livre, et mon sac dont le contenu s’étale par terre. Première impression parfaite, Bingo Popo !

Nous voila dans l’ascenseur, il regarde mon livre et me dit que l’auteur est un des ses bons copains (normal quoi).

Nous arrivons dans la salle et deux autres comédiennes se joignent à nous. Casting parfait, le rôle est en anglais, je suis bilingue, je déchire, je me sens super bien. Je remercie chaleureusement le réal de m’avoir reçu et quitte l’immeuble remplie d’espoir.

 

Quelques semaines plus tard, mon téléphone sonne, et la bonne nouvelle tombe, je suis prise pour le rôle. Joie, bonheur, magie. OUI !

 

Dans la foulée je reçois un mail de l’équipe du film qui me précise mon horaire pour les essayages costumes et perruques ! Il s’agit d’un film d’époque. Tout en bas du mail, je trouve une nouvelle précision :

« L’intrigue du film se déroulant au 18 ème siècle et par souci de cohérence, merci de bien vouloir arrêter de vous épiler les aisselles et le pubis jusqu’au tournage. » Prévu un mois plus tard...

BOOOON, pas de problème ça supprime quelques séances de tortures, la perspective n’est pas désagréable. En plus j’ai toujours énormément admiré ces nanas qui laissent tout pousser et se fichent du regard des autres. Nous avons tous des poils, c’est naturel et humain, aussi bien chez l’homme que la femme. Je veux les « assumer » ces poils, moi aussi je veux être badass quoi ! C’est l’occasion de me lancer !

 

Trois semaines se passent sans problème, mes poils et moi vivons notre meilleure vie ! Je me demande pourquoi je n’ai pas tenté l’expérience plus tôt.

Oui tout se passe pour le mieux, jusqu’au moment ou je suis retenue pour une publicité. Publicité dans laquelle je dois apparaitre en maillot de bain ... Merde !

J’écris à la production pour leur demander si il est possible de remplacer le maillot par un T-shirt et un short, je leur explique mon histoire de poils mais rien à faire... Ce sera maillot pour popo et aux poils, il faut dire ciao ! Je suis dégoutée parce que je commence à m’attacher à mes poils et au symbole qu’ils représentent, je me sens forte, je me sens féministe, ces longs poils réveillent en moi l’envie de me battre contre la sexualisation du corps des femmes et c’est vivifiant !

A deux doigts de les envoyer sur les roses, je me souviens soudain que j’ai un loyer à payer et attrape les bandes de cires rose bonbon, parfum framboise. Adieu douce toison pubienne et amis poils de dessous de bras.
Je tourne cette pub, qui ne sortira finalement jamais... (super)

Quelques jours plus tard, il est temps de me rendre sur le plateau. Je suis doublement stressée, c’est la plus grosse production sur laquelle j’ai travaillé, le réalisateur est méga galonné, j’ai peur bien sur de ne pas être à la hauteur. Et je n’ai plus mes poils...

En arrivant sur le lieu du tournage, l’équipe HMC (habillage, maquillage, coiffure) m’attrape tout de suite et je pars me faire pomponner. C’est clairement mon moment préféré, en général ce sont des gens incroyablement sympas avec qui il est facile de discuter et de rigoler. Ils nous font souvent remarquer les détails chouettes de notre visage, peau, corps... (même si en se réveillant ce matin la on s’est demandé si cette moustache et ces cernes violacés avaient toujours été là...) Bref un moment de « feel good ». Sauf que ce jour là, tout le monde a l’air bougon, ça râle dans tous les coins et la coiffeuse me demande direct :

« Qui fait ta couleur ? C’est une catastrophe ma pauvre ». Le ton est donné, je lève le menton et passe au maquillage.

Le maquillage ! Un moment doux, enfin !
Dans ce milieu il est préférable d’arriver sans aucun maquillage. Mais perso j’ai eu vraiment du mal à m’y faire. Je me dis toujours :

« Ils vont être tellement choqués de la différence entre le jour du casting et ma vraie tête ».

Comme je suis extrêmement blanche, on dit teint diaphane ou porcelaine il parait, moi je dirais plutôt 001 blanc de blanc chez Casto option « j’ai mangé des huitres avariées » mais bon ! Alors je mets toujours un peu d’anti cernes, du rose sur les joues et du baume à lèvre coloré. Mais ce jour la, popo féministe ragaillardie d’avoir gardé ses poils pendant 3 semaines décide de venir le visage complètement nu.

 

La maquilleuse : « Ca va ? T’as pas l’air bien ! Ecoute c’est pas grave je vais chercher mon Brumisateur de bronzage t’inquiètes pas.»

Me voila donc bronzée, maquillée et coiffée. C’est le moment ou je prends mon courage à deux mains, je vais voir la chef maquilleuse et la costumière pour leur annoncer en bégayant :

 

« Heu oui, heu en fait... on m’avait demandé de garder mes poils, et je l’ai fait et puis après, heu ben j’ai eu un tournage, et puis ben il m’ont demandé de m’épiler et puis alors voila... enfin j’ai plus de poils quoi, je suis vraiment désolée »

 

Regards hébétés, bouches ouvertes je comprends que j’ai fais une belle connerie.

La chef maquilleuse : « Bon d’accord, ok, écoute c’est pas un problème, on va arranger ça, suis moi ! »

 

Dix minutes plus tard, me voilà dans une petite pièce, nue, debout sur une chaise mains en l’air, pattes écartées, pubis en avant.
La chef maquilleuse et sa collègue collent délicatement quelques faux poils sur « mon coquillage » et mes aisselles d’abord doucement en se servant d’une pince et puis finalement directement avec les doigts et par gros paquets de touffes jusqu’à obtenir un rendu très naturel et broussailleux (jungle style).

Elles se rejoignent finalement devant « ma chatte » (désolé j’ai peu de synonymes mignons en stock) et se congratulent du résultat si réaliste.

Quant à moi je me dis qu’avec une touffe de cette taille la, j’ai enfin trouvé où planquer mon texte !

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